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Le panais : redécouvrir un aliment qui a fait ses preuves

Le panais est l'un des légumes les plus anciennement utilisés chez nous. On en trouve des traces dans les habitats du néolithique. S'il a été oublié entre-temps, il connaît une renaissance depuis quelques années. Faisons-le entrer dans nos jardins !

Ce que l'empereur romain Tibère a fait importer spécialement de Germanie pour impressionner ses hôtes ne doit pas être si inintéressant aujourd'hui. Au début de notre ère, Tibère a permis au panais de connaître un véritable essor. Il est resté un aliment important jusqu'à ce que la pomme de terre, introduite après la découverte de l'Amérique et l'apparition de la carotte orange, le supplante de plus en plus. Mais si, il y a dix ans encore, les gens me regardaient avec de grands yeux interrogateurs lorsque je parlais de panais lors de visites guidées, aujourd'hui, une grande partie de mon public acquiesce en connaissance de cause et il n'est pas rare qu'il me confie ses recettes personnelles préférées à base de cette racine blanche.

Des recettes variées à base de panais

Ces recettes favorites sont aussi variées que les possibilités d'utilisation du panais. En soupe, au four, au curry, en purée, en tarte ou en aliment pour bébé, le panais est partout et fait aujourd'hui partie intégrante d'une cuisine hivernale variée. Comme si cela ne suffisait pas, il est également très sain, car il est riche en fibres, en vitamines (B2, C et E), en potassium et en glucides à longue chaîne.

Heureusement, on trouve aujourd'hui à nouveau le panais de manière sur le marché ou dans les magasins (p.e. au Coop) durant le semestre d'hiver. Il vaut néanmoins la peine de le cultiver dans son propre jardin et de le récolter frais à tout moment.

Le panais peut être utilisé de diverses manières – par exemple en soupe avec du safran. Image : Gmüeser.ch

Cultiver des panais soi-même

Même les jardiniers-ères les plus expérimentés peinent à cultiver des carottes dans leur propre jardin. Le sol est trop dense, les limaces trop voraces. Le panais est moins difficile à cultiver. Certes, il préfère lui aussi les sols meubles, après tout, il s'agit de former une racine pivotante. Mais il pardonne davantage que les carottes et ses jeunes feuilles ne sont pas aussi filigranes et ne disparaissent pas rapidement dans l'estomac des limaces. Pour bien réussir, les semences doivent toutefois être très fraîches. Les graines de panais ne peuvent germer de manière fiable que pendant un an, tandis que les graines de carottes conservent leur pouvoir de germination pendant deux à trois ans.

Le panais est moins compliqué à cultiver que la carotte.

Faites comme les pros

Si votre sol est très argileux et lourd, cela vaut la peine d’essayer de cultiver sur buttes. Pour ce faire, utilisez une binette de jardin (houe large) pour former de longs talus à une distance d'environ 60 cm et semez dessus deux rangées de panais. Le sol des buttes est bien meuble, les racines sont bien aérées et le sol se réchauffe plus rapidement. Cependant, il sèche aussi plus rapidement. Lors d'un été sec, vous devrez arroser davantage. Les panais démarrent lentement, il faut compter environ trois semaines avant de voir apparaître les premières feuilles. Mais vous pouvez les semer dès que le sol est exploitable au printemps. Ils occupent le massif toute la saison, car si vous ne disposez pas d'un sous-sol frais et humide pour conserver les légumes, vous pouvez simplement les laisser en terre et les récolter tout l'hiver. A condition qu'il n'y ait pas de campagnols dans le jardin et que le sol ne soit pas gelé.

Il faut environ trois semaines après le semis pour que les premières feuilles deviennent visibles.

Attention au soleil

Une mise en garde s'impose ici, concernant l'effet phototoxique que peuvent développer ses feuilles. Les feuilles et les graines fraîches du panais contiennent des composés de coumarine qui, en combinaison avec la lumière du soleil, peuvent déclencher des irritations cutanées chez certaines personnes. On ne remarque pas immédiatement l'effet, mais souvent après un ou deux jours seulement, sous forme de rougeurs et de cloques qui démangent. Celles-ci peuvent gêner les personnes concernées jusqu'à quatre semaines et les cicatrices qui en résultent peuvent être visibles encore bien plus longtemps. C'est pourquoi il est recommandé de toujours travailler avec des manches longues et des gants sur les panais en plein été.

En été, travaillez avec des gants et des manches longues : les feuilles de panais contiennent des composés de coumarine qui, combinés à la lumière du soleil, peuvent provoquer des irritations cutanées.

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